La Danse, une source de bienfaits (Source : Magazine "Ça m'intéresse" - Août 2020)
Bouger sur de la musique procure de multiples bienfaits et posséderait même des pouvoirs thérapeutiques.
Lucy Vincent avait 56 ans quand elle a poussé la porte d’un cours de danses de salon : rock, tango, salsa, rumba, cha-cha-cha… Une révélation pour cette neurobiologiste qui a très vite constaté des changements dans son corps comme dans son cerveau. Explorant la littérature scientifique, elle a découvert de nombreuses études confirmant sa propre expérience et en a tiré un livre, Faites danser votre cerveau (éd. Odile Jacob, 2018). « La danse se distingue par le fait qu’elle mobilise toutes sortes d’aptitudes », écrit-elle. Équilibre, travail musculaire, coordination, expressivité…
Danser dans le cadre d’une activité ou de fêtes régulières stimule le métabolisme, renforce le cœur et les poumons. Les contractions des muscles sécrètent aussi des substances essentielles pour notre corps, notamment des myokines, des molécules anti-inflammatoires qui agissent sur des organes comme le foie et le pancréas, ainsi que sur les os, le système immunitaire ou le cerveau.
La musique et le rythme induisent un effet de lien social
Des études ont par ailleurs montré que la danse influe sur le volume de l’hippocampe, structure centrale pour la mémoire. Elle entraîne le développement de nouveaux réseaux neuronaux dans le cervelet, une zone qui orchestre les fonctions motrices, en particulier l’équilibre et la coordination. Une amélioration des mouvements a, par exemple, été constatée chez des malades de Parkinson. Le cervelet joue aussi un rôle dans les processus cognitifs et affectifs.
La danse permettrait ainsi de mieux réguler ses émotions et favoriserait les interactions. « En dansant, on vibre avec les autres », estime la psychanalyste France Schott-Billmann, qui anime des ateliers de danse-thérapie. Pour la spécialiste, la danse a un effet de lien social, induit par la musique et surtout le rythme, qui rassemble les gens : « Il rappelle le battement du cœur maternel », affirme-t-elle, en étant à la fois balancé et pulsé, apaisant et stimulant.
La danse, un outil thérapeutique et de communion
Ce tempo cadencé, présent dans toutes les danses populaires, des traditions africaines au rock ou au disco, est très marqué dans la musique techno. « C’est cette pulsation, le beat que cherchent les fêtards », souligne France Schott-Billmann. Dans son livre La Thérapie par la danse rythmée (éd. Odile Jacob, 2020), elle décrit comment la répétition de la pulsation conduit à une « transe », un état d’hypnose éveillé dans lequel on ressent une énergie intense, on oublie sa fatigue. La danse devient un outil thérapeutique mais également de communion : « C’est une célébration collective de la vie qui traduit aussi un manque dans nos sociétés hyper-individualistes », conclut la psychanalyste.
Danser c’est bon pour les neurones !
Des chercheurs allemands ont montré, grâce à l’IRM, que des personnes âgées de 63 à 80 ans qui suivaient un programme de danse ont vu certaines zones de leur cerveau se développer, plus que d’autres qui s’adonnaient au fitness.